Géologie


Géologie et substances minérales dans la région de Gouttières

D’un point de vue géologique, la région de Gouttières est caractérisée par trois entités.
¤ Le grand sillon houiller du Massif Central

De direction général SSO - NNE et large d’environ 1km, il est matérialisé par une succession de compartiments tectoniques et associé à des formations géologiques diverses, volcaniques, volcano-sédimentaire et sédimentaires ( cinérites, grès, argiles, argilites et siltites, conglomérats).
Le village de Gouttières se situe sur le trajet de cette structure majeure, entre les principales zones de recherche et d’exploitation charbonnière du bassin de St Eloy les mines - La Bouble au nord et de Saint Gervais d’Auvergne au sud.
¤ Le Domaine du massif granitique de Guéret
Localisé à l’ouest du sillon houiller, il est caracterisé par des roches de type granodiorites et monzogranites en contact avec des roches métamorphiques (anatexites et gneiss du Bois de Pionsat).

¤ Le domaine situé à l’est du sillon houiller
Il comporte des roches de la série métamorphique de la Sioule (Gneiss et migmatites) et des granites, dont ceux du massif composite de Saint Gervais d’Auvergne ( granite sensu stricto, granodiorites et monzogranites).

Des substances minérales très variées

Différentes substances minérales, reflétant la diversité géologique de la région de Gouttières, ont été extraites ou ont fait l’objet de travaux de recherche. Aucune exploitation n’est actuellement en activité.

Plomb et Zinc  : une anomalie géochimique Pb - Zn est, le long d’une faille SO - NE, associée à la silicification et à l’altération hydrothermale intenses des gneiss dans le secteur du Bois de Pionsat (domaine occidental). L’indice des Bouchauds correspond à une minéralisation disseminée dans la roche.
Barytine
Sur la commune de Gouttières, près des lieu-dits "Pracros" et "Le Mazet" des filons de barytine et quartz ont été reconnu au sein du granite "bleu de Guéret" Le premier nommé s’étend sur 1 km.
Pyrite et Arsenic
Deux indices filoniens, également dans le domaine occidental, sont connus au sud de Saint Julien la Geneste, à Freidefond et aux Rochettes.

Charbon
Dans le bassin houiller de Saint Eloy les Mines - La Bouble, profond de plus de 1000 m., l’étage inférieur des terrains d’âge stéphanien constitue la formation productrice dont le toit se situe en général à plus de 200 m. de profondeur.
Plus au sud dans le sillon houiller, le secteur de Gouttières contient des assises de charbon qui affleurent peu, en lisière ouest du sillon ( vers le lieu dit "Les Fayes" au nord de Gouttières).
Par suite de recherche infructueuses, la concession de Saint Gervais d’Auvergne a été réduite à sa partie sud, située entre La Peize et La Croizette.
Aucun gisement exploitable n’a pu être reconnu dans cette partie du sillon houiller et seul le bassin de Saint Eloy les Mines - La Bouble a été exploité depuis la moitié du 19e siècle et jusqu’en 1978. Environ 45 millions de tonnes d’un charbon gras en ont été extraite au total et une partie de cette production a alimenté la centrale thermique du Pont de Menat.

Les puits de recherche ouverts dans le secteur de Gouttières ont été les suivants :
- Puits de La Croizette (profond de 320m. près de La Gare)
- Puits Emmanuel parot (1) et de Sainte Marguerite (2) (Près des Quatre Routes) au nord de Gouttières
- Puits du Chazal (3) (profond de 173m.), Chibert (4), Sainte Marie (5) et Saint Genys (6) dans les environs du Chazal, au sud de Gouttières.
- Puits Michelin (7) près de La Peize.

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Or
COGEMA a procédé à des recherches d’or au niveau du filon de quartz Des Terrades.

Pierres pour la construction et la viabilité
Des petites carrières ont été exploitées artisanalement par intermittence à proximité de Gouttières :
¤ Près du lieu dit "Les Fayes", la roche (monzogranite du domaine occidental) a été utilisé pour l’empierrement des chemins.
¤ Au Levadoux, des blocs de grandiorite ( dit "granite bleu") du massif de Saint Gervais d’Auvergne ont servi notamment à la construction du viaduc des Fades.
¤ Près de La Peize, au lieu dit Le Grand Banc, les grès houillers ont été employés jusqu’en 1938 pour construire les maisons des Combrailles.

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DÉSORDRE MINIER DU 27 JUILLET 2012 : LE RAPPORT
Un effondrement de terrain survenu le 27 juillet 2012 dans un pré sur le territoire de la commune de GOUTTIERES (Puy-de-Dôme) a été signalé par la municipalité à la DREAL Auvergne, le 30 juillet 2012, comme étant probablement lié à un ancien ouvrage de recherche minière. La DREAL Auvergne a sollicité l’intervention d’un expert minier, le 1er août, pour la réalisation du diagnostic et déterminer les conditions de mise en sécurité du site.
Le secteur de GOUTTIERES se situe sur le Grand Sillon Houiller du Massif Central qui est jalonné de nombreux gisements productifs entre DECAZEVILLE (Aveyron) et SOUVIGNY (Allier), intensément exploités par travaux souterrains ou parfois à ciel ouvert.

Contexte minier : historique ( d’après les archives de la DREAL conservées au BRGM de Clermont-Ferrand)
A la fin du XIXème siècle, la portion du Sillon Houiller située entre SAINT-ELOY-LES-MINES et PONTAUMUR, a connu une intense période de prospection minière de la part des investisseurs, dans l’espoir de retrouver les prolongements Sud du grand gisement de SAINT-ELOY-LES- MINES, exploité depuis le début du XIXème siècle. En effet tous les espoirs étaient permis suite à la récente découverte par le Syndicat de LA BOUBLE, lors du fonçage du puits de recherche de TOLLIN à LA BOUBLE (ANGLES-DAURIAC, 1901), d’une couche épaisse (20 m à 280 m de profondeur).
Plusieurs compagnies de recherche ont alors exploré le secteur au Sud de SAINT-ELOY-LES- MINES par de nombreux sondages profonds, voire parfois des puits d’exploration, en vue de demander de nouvelles concessions d’exploitation de houille. Ces recherches aboutiront à la délivrance de 2 nouvelles concessions :
• la concession de LA BOUBLE, octroyée le 26 août 1898, au profit de la S.A. des mines de LA BOUBLE, suite à une demande en date du 19 juillet 1897 ;
• la concession de SAINT-GERVAIS-D’AUVERGNE, octroyée le 3 août 1900, au profit de la Compagnie de Recherches de houille de SAINT-GERVAIS D’AUVERGNE suite à une demande en date du 15 octobre 1898, à l’extrémité Sud du secteur de recherche. Son gisement se révéla très vite fort décevant (couches minces, cendreuses, tourmentées…) et ne donna lieu qu’à des travaux de recherches souterrains de faible ampleur. La société des mines de SAINT-GERVAIS se retrouva rapidement en situation de liquidation en 1907 et les travaux seront interrompus en 1909 (la concession sera mutée en 1930 à la société de la CROIZETTE-SUR-BOUBLE mais ne sera jamais remise en exploitation ; elle sera renoncée en 1953). Les Houillères d’Auvergne rachèteront les biens de la société de la CROIZETTE alors en liquidation en 1952.
Charbonnages de France mettra en sécurité en 2002 deux anciens puits situés hors concession sur le territoire de GOUTTIERES et demeurés non comblés (puits de recherche CHAZAL, 163 m de profondeur, puits MERCIER, 480 m de profondeur).
Aucune concession ne sera délivrée par l’Etat dans le secteur de GOUTTIERES faute de mise en évidence de couches de houille exploitables.
Position prévisionnelle des sondages de recherches de gisement de houille dans le secteur de Saint Gervais d’Auvergne

RECHERCHES DE LA REGION DE GOUTTIERES-VERNADEL
La Compagnie de Recherche de Houille de SAINT-GERVAIS (dirigée par M. BAUDOT) a entrepris en 1898 trois sondages profonds pour explorer le territoire de la plaine de GOUTTIERES : sondage de GOUTTIERES, terminé à 445 m ; sondage de CHAZAL, terminé à 530 m ; sondage de VERNADEL, terminé à 486 m.
Ce sont les indices de présence de houille jugés probants dans les cuttings remontés par circulation d’eau (procédé RAKY) dans le sondage de VERNADEL qui contribuèrent à l’attribution de la concession de SAINT-GERVAIS-D’AUVERGNE à cette compagnie.
Simultanément à la réalisation de ces sondages, une dizaine de puits de recherche a été amorcée fin 1898 (rapport de M. BAUDOT à l’Assemblée générale des Actionnaires du 30 octobre 1898, rapport du Conseil d’Administration à l’Assemblée Générale Ordinaire du 4 mars 1899, archives DREAL Auvergne). En mars 1899, le rapport note que les puits SAINTE- MARGUERITE et SAINTE-MARIE ne sont pas encore attaqués et que les autres puits ne dépassaient pas 5 à 10 m de profondeur. Ceci était encore vrai en septembre 1899 d’après le rapport d’instruction de la demande de concession de l’ingénieur des mines. Seuls 2 puits atteignaient alors 23 et 31 m de profondeur (puits MICHELIN et BAUDOT). Celui-ci parle de fouilles sans importance et de tentative de bluffage de l’administration pour marquer le territoire des recherches, objet de la demande de concession.
Parmi ces puits programmés, trois avaient vocation à devenir des puits d’extraction (5 m de diamètre) :
• le puits François BAUDOT (commune de SAINT-PRIEST-DES-CHAMPS), amorcé fin 1898 à proximité du sondage de VERNADEL ;
• le puits SAINTE-MARGUERITE (commune de GOUTTIERES) envisagé à l’emplacement même du sondage de GOUTTIERES ;
• le puits SAINTE-MARIE (commune de GOUTTIERES), à l’emplacement du sondage de CHAZAL.

Trois puits avaient vocation à devenir des puits de service (3,90 m de diamètre intérieur) :
• le puits Emmanuel PARET (commune de GOUTTIERES), au voisinage du deuxième sondage de GOUTTIERES, exécuté par le Syndicat lyonnais de recherches de mines du CHALAMONT –D’AUVERGNE, dirigé par M. LEBLANC ;
• le puits DAUZAT (commune de SAINT-PRIEST-DES-CHAMPS à la GEORGE) ;
• le puits de SAINT-GENYS ou puits de la PERRIERE (commune de SAINT-JULIEN-LA GENESTE), au Sud de CHAZAL.
Les 4 autres puits de reconnaissance (puits CHIBRET au Nord de CHAZAL, puits MICHELIN à LAPEIZE, puits PIGUET au Sud du TOUT, puits GRAMMONT à SOUS-LA-ROCHE) devaient également être foncés au diamètre utile de 3,90 m.


Au final, parmi les puits du secteur amorcés en 1899 (avant l’attribution de la concession de SAINT-GERVAIS-D’AUVERGNE) par le pétitionnaire ou les sociétés concurrentes, ceux foncés avec une profondeur notable sont :
• le puits François BAUDOT (5 m de diamètre, 475 m de profondeur). Il s’agit du seul puits de l’époque à l’intérieur de la concession de SAINT-GERVAIS-D’AUVERGNE. Ses travaux de recherche seront abandonnés en 1904 faute de gisement exploitable ;
• le puits MICHELIN (3,9 m de diamètre intérieur, 500 m de profondeur, commune de SAINT-JULIEN-LA GINESTE) commencé en 1898 en dehors et au Nord de la concession et poursuivi jusqu’en 1902 par la Compagnie de SAINT-GERVAIS D’AUVERGNE. Il ne recoupera pas de gisement exploitable (ce site hors concession sera racheté par les Houillères d’Auvergne en 1952) ;
• le puits MERCIER ou du CHALAMONT (2,4 m de diamètre intérieur, 480 m de profondeur, commune de GOUTTIERES) foncé en 1901 hors de la concession immédiatement au Sud du puits MICHELIN par le Syndicat lyonnais de recherches de mines du CHALAMONT - D’AUVERGNE (reprise du fonçage d’un ancien puits de recherche) ;
• le puits CHAZAL (4 m de diamètre, 163 m de profondeur, commune de GOUTTIERES) réalisé immédiatement au Nord de l’emplacement du puits CHIBRET, hors de la concession, par la Société d’Etude et de Recherches de mines de houille du bassin de SAINT-ELOY.
Les autres puits de recherche amorcés en 1899 sont réputés n’avoir que quelques mètres de profondeur.
Lors de la visite par l’ingénieur des mines en 1953 de l’état des puits de la concession de SAINT-GERVAIS-D’AUVERGNE en cours de renonciation, les traces de 2 de ces anciens petits puits de recherche étaient visibles (cuvette de tassement au droit des puits DAUZAT et PIGUET), le puits GRAMMONT n’était plus visible.
Le puits BAUDOT était ouvert et vide, protégé par un entourage en maçonnerie. La colonne du puits MICHELIN était vide, obturée par une dalle en béton armé. Les Houillères d’Auvergne s’étaient engagées à remblayer et sécuriser les puits de la concession de SAINT-GERVAIS et le puits MICHELIN dont elle avait acquis les terrains. A la demande de la DRIRE Auvergne, un complément de travaux de sécurisation de puits sera réalisé par Charbonnages de France en 2002 sur 2 puits de recherche demeurés ouverts hors concession : le puits MERCIER et le puits CHAZAL.
Effondrement de Gouttières : localisation.
Le désordre signalé s’est produit le 27 juillet 2012 dans un pré au lieu-dit Les Quatre-Routes sur la parcelle n°1155 section A appartenant à un habitant de la commune demeurant à GOUTTIERES. Le site se situe dans la plaine de GOUTTIERES, non loin du ruisseau du CHALAMONT et de la route qui relie SAINT-GERVAIS-D’AUVERGNE à LA CELLETTE.
Caracteristiques :
L’effondrement se présente sous la forme d’un cratère circulaire d’environ 5 m de diamètre, en eau, avec des parois subverticales instables (site clos, sécurisé et balisé par les pompiers).
L’eau est à 1,5 m du sol et la profondeur du cratère a été sondée à environ 3 m.
Les terrains correspondent à des grés houillers jaunâtres altérés, avec de minces passées de schistes houillers gris, sous un recouvrement de remblais pierreux d’épaisseur variable (0 à ,50m).
 Aucun débris de soutènement ou d’obturation de tête de puits (maçonnerie, madriers…) n’est perceptible.

20.08.2012 : vue du cratère d’effondrement

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SITUATION PAR RAPPORT AUX RECHERCHES DE HOUILLELe positionnement du cratère d’effondrement après recalage du plan de demande de concession mis à jour au 13 septembre 1899 (échelle du 1/10 000ième) confirme que le désordre correspond bien à l’emplacement du sondage de GOUTTIERES de la Compagnie de Recherche de SAINT-GERVAIS.
Sur ce point de forage, cette société envisageait, dans le dossier de demande de concession déposé en octobre 1898, le fonçage d’un puits d’extraction dit de SAINTE-MARGUERITE, de 5 m de diamètre.
Localisation du cratère d’effondrement, extrait du plan des recherches du secteur (1899, archives DREAL Auvergne, 1/10 000ième)
Aucun document des archives de la DREAL Auvergne conservées à CLERMONT-FERRAND ne précise quand le puits SAINTE-MARGUERITE a été amorcé, parmi la dizaine de puits réalisés ou envisagés en 1899 par le pétitionnaire pour marquer de son empreinte le territoire de la future concession.
Le matériel pour foncer le puits SAINTE-MARGUERITE - chaudière et treuil - était sur site en mars 1899 (8 puits amorcés atteignaient alors entre 5 et 10 m de profondeur).
La concession de SAINT- GERVAIS D’AUVERGNE délivrée le 3 août 1900 ne couvrira finalement pas le secteur de GOUTTIERES. Le Conseil Général des Mines a conservé ce territoire ouvert aux recherches pour les différentes compagnies qui y ont investi, faute de démonstration de l’existence d’un gisement exploitable.
Les puits MICHELIN et MERCIER, hors concession de SAINT-GERVAIS, distants de 150 m, seront ainsi foncés en 1901 et 1902 jusqu’à respectivement 500 et 480 m de profondeur par les compagnies en concurrence (Compagnie de recherches de SAINT-GERVAIS et de Syndicat lyonnais de CHALAMONT).
CONSTATS DE L’EXISTENCE ET DE L’ETAT DU PUITS SAINTE- MARGUERITE
Seul un constat de visite du service des mines du 2 octobre 1940 sur l’état des anciens travaux de recherches du secteur de la concession de SAINT-GERVAIS-D’AUVERGNE établi que :
• « Le puits MICHELIN est rempli d’eau. Son orifice est fermé par une maçonnerie de 3,5 m de hauteur constante sur son pourtour. Dans la maçonnerie et au ras du sol, 3 petites ouvertures de 0,20 m x 0,20 m, résultant sans doute d’une démolition conséquente aux mouvements des terrains sont visibles. La maçonnerie est très lézardée. Notons en passant qu’une réfection s’impose car les lieux accessibles au public, de par les faits précités peuvent constituer un danger. Au chevalement subsistent 2 pans de mur consolidés par des ferrures. Le bâtiment de la machine d’extraction est assez bien conservé – il est utilisé actuellement comme remise de fourrages - . L’emplacement des chaudières est signalé par une maçonnerie.

• Le puits PIGUET serait remblayé ; comme vestiges quelques pans de mur.
• Le puits SAINTE-MARGUERITE, comme le puits MICHELIN est fermé par une maçonnerie : elle est bien conservée », sans plus de description.
Le rapport de l’ingénieur des mines du 19 mai 1953 effectué dans le cadre de la procédure de renonciation de la concession de SAINT-GERVAIS, constate à propos des ouvrages de recherche hors concession : « l’orifice du puits MICHELIN est fermé par une dalle en béton armé. La dalle, comme les bâtiments qui sont encore implantés sur le carreau sont en bon état de conservation … D’autres puits ont été foncés par divers prospecteurs entre la concession de SAINT-GERVAIS D’AUVERGNE et la concession de LA BOUBLE. J’ai profité de mon déplacement pour les visiter ; dans un prochain rapport j’exposerai ce qu’il en est de leur état actuel ».
Ce rapport annoncé sur la protection des orifices des ouvrages miniers situés dans les communes de GOUTTIERES, SAINT-JULIEN-LA-GENESTE, ESPINASSE et SAINT-PRIEST-DES- CHAMPS a été établi le 20 octobre 1953 suite à la visite du 11 mai 1953. Il ne mentionne malheureusement pas le puits SAINTE-MARGUERITE
Sur les 10 puits alors inventoriés :
• 2 puits étaient visibles et obturés par dalle (MICHELIN et MERCIER),
• 1 puits était ouvert et en eau (CHAZAL),
• les vestiges ou indices des puits SAINT-GENYS, SAINTE-MARIE, CHIBRET, Emmanuel PARET n’étaient plus visibles ;
• 3 puits étaient propriété des Houillères du Bassin d’Auvergne : CROIZETTE, LA FAYE, Félix DEHAUT.
Le seul témoignage écrit de l’existence du puits SAINT-MARGUERITE est donc le constat de la présence d’un ouvrage de protection de l’orifice en maçonnerie, visible en 1940 (sauf erreur sur le nom du puits vu à l’époque). Sa profondeur demeure inconnue.

ANALYSE DU MECANISME DE RUPTURE
Vu le diamètre et la profondeur du cratère de GOUTTIERES, il est manifeste que ce fontis correspond à une rupture de tête de puits, soit par coulissage des remblais de quelques mètres dans une colonne de puits remblayée sur une assez grande hauteur, soit par rupture d’un ouvrage de fermeture de l’orifice (dalle, plancher) sur une colonne demeurée non remblayée.
Vu le contexte, il est plutôt probable qu’il s’agit ici d’un puits de faible profondeur (une dizaine de mètres ?) réalisé fin 1899 / début 1900 pendant l’instruction de la demande de concession ou immédiatement après et aussitôt abandonné vu l’absence de PV de visite de l’administration.
Pour expliquer cette rupture brutale de la tête de puits, dans l’hypothèse d’un puits de faible profondeur non remblayé et noyé, il faut envisager une obturation par dalle enterrée superficiellement qui se serait dégradée et rompue (elle aurait alors totalement disparu sous l’eau, ses fondations dans les grés altérés n’étant pas assez larges autour de l’orifice).

(Il est fait mention dans l’arrêté préfectoral du 1er octobre 1909 de ce mode de fermeture à l’arrêt travaux des puits BAUDOT et MICHELIN : « Article 3 : Tant qu’un surveillant, logé sur place assurera le gardiennage, les puits MICHELIN, BAUDOT et n°5 pourront être fermés simplement par des plafonds solides en planches et madriers…. ».)

 CONCLUSIONS
D’après l’analyse des archives recueillies, le cratère d’effondrement observé à GOUTTIERES (5 m de diamètre, 3 m de profondeur) correspondrait à la rupture de la tête du puits SAINTE- MARGUERITE, ancien ouvrage de recherche minière réalisé début 1900 pendant l’instruction de la demande de concession de houille dans le secteur de SAINT-GERVAIS-D’AUVERGNE.
Le pétitionnaire (Compagnie de Recherches de Houille de SAINT-GERVAIS D’AUVERGNE) avait en effet amorcé ou envisagé, fin 1899 – début 1900, le fonçage d’une dizaine de puits pour affirmer son empreinte sur ce territoire de recherches, objet de la demande de concession de SAINT-GERVAIS-D’AUVERGNE, aux emplacements d’anciens sondages de prospection.
Fin 1899, 8 de ces 10 puits étaient amorcés et atteignaient moins de 10 m de profondeur pour la plupart.
La concession de SAINT-GERVAIS D’AUVERGNE finalement délivrée en août 1900 ne couvrira pas le secteur Nord des recherches (territoire de la commune de GOUTTIERES).
Aucun texte ne précise quand ce puits SAINTE-MARGUERITE a été foncé ni sa profondeur. Seul un PV de visite de 1940 mentionne l’existence d’un orifice protégé par une maçonnerie.
Il est probable qu’il s’agit ici d’une amorce de puits réalisée début 1900 puis obturée provisoirement (dans l’attente d’une éventuelle extension de la concession vers le Nord ?) avec un plancher enterré superficiellement (dalle ou madriers) sur une colonne de puits vide et qui se serait rompu.Au vu de ces éléments, nous préconisons un simple remblayage de l’orifice avec des matériaux pierreux drainants et frottants en formant un dôme de quelques mètres de hauteur pour absorber une éventuelle remobilisation des remblais. Vu les incertitudes sur la profondeur de l’ouvrage, une clôture de protection légère de 20 m de diamètre sera établie en cas de coulissage des produits.

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La Montagne 29.07.2015


D’après un rapport établi par Geoderis le 13.09.2012


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MATERIEL DE MINE CONFIE PAR LA COMMUNE DE GOUTTIERES AU MUSEE DE LA MINE DE SAINT ELOY LES MINES.

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TREUIL A VAPEUR : récupéré sur le site du puits du Chazal à Gouttières foncé (creusé vers 1900). Profondeur : 173m.

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MOLETTES (Puits du Chazal) : en tête du chevalement, guidaient les câbles auxquels les cages étaient suspendues.

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23.09.2015
Serge Grand tourneur sur bois et sculpteur sur pierre des Bouchauds qui a longtemps oeuvré à la réparation de machines dans bon nombre de mines du monde entier, a décidé d’offrir en hommage aux vingt cinq anciens mineurs de la commune dont son papa, une de ses réalisation en pierre de Richemont au musée de la mine de Saint Eloy.
Marius PINET doyen de la commune qui a fréquenté les puits Eloysiens de 1951 à 1975 a assuré cette passation à deux anciens collègues de la cité minière Mr SERWIN et Mr SAUVAT témoins, gardiens et transmetteurs d’une époque et d’une profession si éprouvante, éteinte à jamais.


Un repas a permis de passer un moment agréable et convivial sur une magnifique table décorée pour la circonstance par Marie Noelle Dufal fille d’ancien mineur.